Communautés du montagnard supérieur, qualifié généralement de « subalpin » [10], riches en hautes herbes, des massifs de moyenne montagne où elles représentent la végétation sommitale (Vosges, Massif central, Préalpes, Alpes préligures, Corse, mentionné dans la région d’Ax-les-thermes dans l’Ariège). Malgré une altitude modérée, leur position topographique implique des conditions climatiques très sévères (forts vents, accumulation de neige, basses températures, saison de végétation courte). Les arbres sont rabougris (« krummholz »), avec des cépées naturelles et parfois un port anémomorphosé en drapeau) et une limitation du pouvoir dynamique des résineux au feuillage persistant (Sapin pectiné et Épicéa commun) du fait des bris réguliers occasionnés par l’action conjugée du vent et de la neige ou du givre. On observe par ailleurs des taillis de Hêtre (Fagus sylvatica) au voisinage des hautes-chaumes sur certains massifs, qui constitue alors des sylvofaciès de hêtraies-sapinières, notamment parmi les variantes et sous-associations alticoles. Ces végétations constituent la transition entre les communautés de l’Aceri pseudoplatani-Fagion sylvaticae et les hêtraies-sapinières de l’Abietenion albae, du Scillo lilio-hyacinthi-Fagion sylvaticae ou du Geranio nodosi-Fagion sylvaticae, et se distinguent par la grande rareté des caractéristiques de l’Aceri pseudoplatani-Fagion sylvaticae.
[10] Voir notamment le tome 2 Montagnes de la Flore forestière française (Rameau et al. 1993). Dans le système alpin généralisé (Ozenda 1985), édifié dans des massifs de haute altitude dans lesquels l’étage subalpin est bien développé et caractérisé par des forêts de conifères, cette appellation est contestée, le Hêtre étant considéré comme une espèce montagnarde. Le terme de « hêtraie subalpine » reste fréquemment usité, notamment via la directive « Habitats » (Rameau et al. 2000 & 2001), et nous l’utiliserons donc dans ce document. Il se rencontre au dessus de 1 100 m dans les Vosges, 1 200 m dans le Jura et le Massif central (Rameau et al. 1993), même si l’altitude n’est pas le facteur prépondérant (la conjonction de l’altitude et de la position sommitale est déterminante).